Les archives d’art plastique constituent la clé pour pouvoir raconter l’histoire de l’art plastique contemporain. Ces archives renferment souvent des informations extrêmement variées qui contribuent de manière notable à la bonne compréhension de l’œuvre et de la pratique de l’artiste. Vous pouvez le voir comme un coup d’œil dans les coulisses de la production artistique : des croquis, des lettres, des photos, des factures, des livres – la présence de tous ces éléments forme la colonne vertébrale d’une histoire plus grande.
Une archive est un ensemble organique qui conserve des données importantes enregistrées dans différents types de documents. Les documents peuvent prendre la forme de lettres, de cartes postales, de factures, d’agendas, de procès-verbaux, de dossiers et d’actes, mais aussi de photos, de films et de fichiers numériques. Les pièces d’archives se distinguent des autres formes d’informations documentaires, car elles découlent directement du fonctionnement ciblé d’une institution, d’une personne ou d’un groupe de personnes, à la fois au niveau public et privé. La valeur et l’intérêt des pièces d’archives ne dépendent pas du matériau lui-même, mais plutôt du sens qu’il acquiert en tant que partie d’un ensemble plus grand.
Les archives que les artistes ou les établissements artistiques constituent sont bien souvent le fruit d’une synergie hybride de documents et d’œuvres d’art. De plus, l’éventail des archives d’art est étendu et elles vont au-delà de ce que l’artiste a lui-même réalisé dans sa pratique artistique. Les artistes fournissent généralement eux-mêmes une définition large de leur archive. Le soin et la gestion de ces archives demandent dès lors également une attention et un engagement supplémentaires.
En plus des artistes plastiques et des organisations d’art plastique auxquelles ils sont liés, il existe également un groupe incontournable de producteurs d’archives qui se considèrent comme des « acteurs réflectifs ». Ces acteurs réflectifs, les critiques, les universitaires, les étudiants, les auteurs, etc., s’occupent de la formation d’archive qui est justement dérivée de la recherche.
Un legs est un ensemble de biens et de capital ou de dettes qu’une personne laisse derrière elle après son décès. Pour l’art plastique, la situation est assez particulière, puisque le legs représente parfois une grande collection d’œuvres d’art associée à un potentiel de marché et à des frais de gestion, comme l’œuvre de n’importe quel artiste vivant.
Les héritiers de l’artiste peuvent décider de mettre en ordre l’intégralité du legs pour ensuite le gérer et le mettre à disposition. La première étape comprend l’établissement d’un inventaire des œuvres d’art, mais également le tri et l’inventaire des archives. En plus de ce soin d’archives, l’environnement personnel et professionnel de l’artiste peuvent également être documentés. En raison justement de la cohérence de l’intégralité du legs, la documentation revêt une importance capitale. Le CKV peut conseiller et soutenir les héritiers sur la base de la documentation et les aider à prendre leurs responsabilités et à trouver une destination au legs : décider ce qu’il faut faire avec l’œuvre, les archives et les actifs : les garder, les vendre sur le marché privé, les vendre ou les offrir à un musée, à un centre d’archives ou à une bibliothèque.
Si les héritiers décident de continuer de miser durablement sur la capacité d’un legs à diffuser cet intérêt comme le faisait l’artiste de son vivant, il est question d’une succession. Si la capacité économique et symbolique est également utilisée pour l’intérêt élargi du secteur de l’art plastique, il est question d’une fondation (pas la forme juridique, mais sur la base de l’objectif et du fonctionnement d’une organisation).
Actuellement, les archives d’art sont bien souvent conservées de manière désordonnée et fragmentée. Dans la majorité des cas, elles ne sont pas mises à disposition ou le sont de manière parcellaire. Il est dès lors extrêmement important qu’une attention particulière soit consacrée à la conservation, à la gestion et à la structuration de ces entités, qui nécessitent par ailleurs une approche différente en fonction des pièces. Une archive ordonnée et soignée correctement peut également être valorisée. Le contenu de l’archive peut être contextualisé, structuré, expliqué ou interprété de différentes manières et à différents niveaux. Ce travail peut être effectué par le producteur d’archives lui-même, par un externe, seul ou en collaboration et en concertation avec d’autres personnes.